Axe 3 - Économies et sociétés : développement, richesse, innovation et régulation

Cette thématique regroupe des travaux sur le capitalisme, les politiques économiques et l’économie sociale et solidaire. De nombreux travaux mobilisent la théorie post-keynésienne (en particulier les apports de Kalecki, Keynes, Robinson, Wood, Godley et Lavoie) pour étudier les caractéristiques du capitalisme financier et ses effets économiques et sociaux. La financiarisation de l’économie a élevé significativement et durablement les exigences de rendements financiers qui pèsent sur l’investissement. Par conséquent, les entreprises ont augmenté leur taux de marge pour souscrire aux demandes de dividendes en augmentation de la part des actionnaires, et de l’autre, elles ont limité leurs investissements aux seuls projets susceptibles de souscrire aux nouveaux critères financiers. D’autres travaux se sont intéressés à l’importance du régime monétaire, au lien entre la construction européenne et les politiques économiques menées en France ainsi qu’à la dynamique de l’accumulation du capital et à l’instabilité du capitalisme financier. En complément de ces recherches, une attention particulière est apportée aux limites de la croissance et à la critique des indicateurs macroéconomiques. Les productions scientifiques de cette thématique portent également sur l’évaluation des politiques publiques et l’étude des dispositifs du type territoires zéro chômeur de longue durée.

Les travaux de cette thématique mobilisent l’épistémologie, l’histoire de la pensée (économique et sociologique) et la philosophie économique. Les chercheur.es de cette thématique s’intéressent aux théories économiques et à leur utilité, aux liens entre économie et religion (Journées d’étude « Économie et Religion » : « Monnaie, argent. De son institution à sa disparition, sous les feux croisés de l’économie, la philosophie et la théologie », 15 au 16 février 2018, Science Po Lille ; Journées d’étude internationales « Économie et Religion » : « L’économie entre profanation et sacrifice », 8 au 9 septembre 2022, Sciences Po Lille). De nombreux auteurs et courants économiques sont étudiés : Pareto, Hayek, Luxemburg, Arendt, Robinson, Marx, Weber, Schumpeter, etc. Dans cette thématique, le capitalisme est étudié sous un angle philosophique et historique, interrogeant les caractéristiques intrinsèques du capitalisme et notamment le lien entre violence, guerres et capitalisme. Plusieurs travaux ont été consacrés à l’école autrichienne et son lien avec la macroéconomie et les cycles dans une optique à la fois économique et sociologique. L’innovation est aussi un thème très présent dans les travaux réalisés (en particulier les thèses de Tristan Velardo et Jean-Jacques De Giovanni), ainsi que l’éthique économique (thèse de Laurent Steveny) et la justice sociale et environnementale.

Cette thématique porte sur les questions d’innovation dans et par les services, à l’interface entre économie des services, économie de l’innovation et économie de l’environnement et du développement durable, selon quatre directions principales : Innovation, productivité et performance dans les services ; co-création de valeur, apprentissage organisationnel et innovation dans les services publics ; réseaux d’innovation publics- privés dans les services (en particulier centrés sur l’innovation sociale) ; Innovation, services, problématiques environnementales (économies de fonctionnalité, économie circulaire, systèmes produits-services). Dans une perspective néo-schumpéterienne et évolutionniste, ces travaux s’appuient à la fois sur des méthodes qualitatives (développements conceptuels et analyse historique, entretiens semi-directifs, études de cas…) et sur des méthodes quantitatives (modélisations formelles et techniques économétriques).

Cette thématique interroge les questions de développement (notamment dans les pays du Sud), les enjeux écologiques et sociaux du développement territorial (au Nord et au Sud plus particulièrement les problématiques de l’agriculture, de la santé, de la gestion de l’eau, de la transition énergétique et de l’analyse systémique des catastrophes) et analyse le rôle des acteurs et des institutions qui structurent ces processus de développement/développement durable. Ces recherches s’intéressent notamment aux inégalités et aux impacts économiques, sociaux et environnementaux des modèles actuels de développement, et ce dans un dialogue pluridisciplinaire avec d’autres sciences sociales, notamment la sociologie et la géographie ; elles reposent sur une approche critique des grands programmes de développements mondiaux des institutions internationales, et démontrent la nécessité de territorialiser les politiques en les adaptant aux spécificités des zones géographiques, des habitant.es et des problématiques particulières. D’autres collègues proposent des analyses plus théoriques, s’appuyant sur un historique ancien de travaux réalisés au sein du Clersé, sur les concepts et enjeux autour de la RSE et de la notion de communs. Ces travaux ont pour point commun d’analyser la durabilité des pratiques et les moyens de diminuer l’impact environnemental de ces secteurs, ainsi que des alternatives en matière de production et de consommation.