Soutenance de de thèse en sciences économiques d'Atef Khelifi

Soutenance de thèse
Université Paris Dauphine, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, 75016 Paris

Déterminants des Cycles d'Affaires dans les Pays Emergents : Trois Essais

Les pays émergents sont confrontés à de larges fluctuations économiques. Il est donc important de comprendre les mécanismes à l’origine de cette instabilité qui pourrait constituer un frein à leur croissance et leur développement à long terme. Les cycles économiques des pays émergents diffèrent en effet de ceux des pays développés sur plusieurs aspects. Les principaux indicateurs macroéconomiques y sont plus volatils. La consommation est plus volatile que la production dans les pays émergents alors que c’est le contraire dans les pays développés. La balance commerciale est fortement contracyclique dans les pays émergents. Enfin, ces pays sont exposés à des phénomènes d’arrêt soudain (« sudden stops ») lorsque survient un brusque revirement des entrées de capitaux. L’objectif de cette thèse est de contribuer à la compréhension des mécanismes économiques à l’origine de ces spécificités du cycle économique dans les pays émergents. Le premier chapitre étudie l’hypothèse selon laquelle ces spécificités sont dus à l’occurrence de chocs de productivité permanents plus importants dans les pays émergents. En tenant compte de la préférence des agents économiques pour l’accumulation de la richesse, le rôle des chocs de productivité permanents est renforcé par rapport aux chocs de productivité transitoires dans l’explication des cycles économiques des pays émergents où « le cycle est la tendance ». Cette préférence des agents pour la richesse dans les pays émergents peut également s’expliquer par le plus faible développement des marchés financiers dans ces pays. Le deuxième chapitre examine le rôle des chocs des termes de l’échange dans le cycle économique. Ces chocs se révèlent jouer un rôle modeste dans l’explication des cycles économiques des pays émergents. Au-delà de la question de la mesure de ces chocs, il apparaît que la structure d’entrées-sorties des facteurs de production joue un rôle clef dans leur transmission dans l’économie. Les effets expansionnistes attendus de ces chocs des termes de l’échange sont en effet atténués car les pays consomment et utilisent très souvent leurs propres produits exportés sur le marché intérieur. Le troisième chapitre porte sur le choix des indices de prix pour la mesure des chocs sur les termes de l’échange. Les résultats empiriques de ce chapitre montrent que lorsqu’un seul prix agrégé est utilisé (exemple les « termes de l’échange »), l’impact macroéconomique de ses fluctuations apparait relativement modeste. Au contraire, lorsqu’on considère un niveau plus désagrégé, avec plusieurs prix (notamment des principales matières premières), l’impact macroéconomique de leurs fluctuations devient important. Ce résultat empirique apparaît en contradiction avec les modèles théoriques de référence de la littérature où les impacts macroéconomiques des fluctuations de prix apparaissent identiques quel que soit le niveau d’agrégation. Cette conclusion appelle à l’extension de ces modèles théoriques vers la prise en compte de mécanismes de transmission supplémentaires, notamment le lien avec les frictions financières.

Le jury sera composé de :

  • Cécile Couharde, Professeure des universités, Université Paris Nanterre, rapportrice
  • Jean-Christophe Poutineau, Professeur des universités, Université de Rennes 1, rapporteur
  • Florence Huart, Maître de conférences, Université de Lille
  • Romain Restout, Maître de conférences, Université de Lorraine
  • Fabien Tripier, Professeur des universités, Université Paris Dauphine, directeur

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