Soutenance de thèse en sociologie et démographie de David Descamps

Soutenance de thèse
Bât. SH2, salle des conférences

Faillir sans méconnaître. Une analyse sociologique des lapsus des participants au champ politique

Notre thèse porte sur le phénomène « lapsus » et vise à en proposer une explication alternative à celles développées en psychanalyse et en linguistique. Nous y défendons l’idée selon laquelle le lapsus constitue un produit social trouvant son origine dans les contraintes vécues par les individus et les structures sociales qu’ils ont intériorisées. Pour ce faire, nous nous appuyons sur un vaste corpus de lapsus (plus de 2 300 cas) commis par des participants au champ politique depuis le 19ème siècle. Après avoir étudié les usages socio-historiques du terme « lapsus » et mis en évidence les limites des explications pionnières apportées aux maladresses verbales, nous expliquons comment nous entendons procéder à une étude sociologique du lapsus. Suite à ce travail, nous dégageons des logiques très générales – de connaissance et d’action – présidant à la production de ce phénomène puis nous montrons, en nous focalisant sur les lapsus d’adresse et les lapsus statutaires, que leur formation trouve ses fondements dans des structures sociales et politiques intériorisées par leurs auteurs. Nous défendons aussi l’idée que, pour apporter une explication pertinente à ces maladresses, il s’avère nécessaire de les articuler à la trajectoire socio-biographique de celles et ceux qui les ont commises ainsi qu’à des éléments circonstanciels. En examinant la forme prise par les lapsus de notre corpus, nous montrons finalement que les lapsus à connotation politique répondent à des contraintes diverses qu’implique la participation de leurs auteurs au champ politique et mettons en évidence que les évolutions que connaissent les lapsus à connotation culturelle, juridique et économique traduisent des transformations affectant les institutions politiques ainsi que la formation et la sélection des gouvernants.

  • Isabelle Clair, Chargée de recherche HDR, CNRS, IRIS
  • Chloé Gaboriaux, Maîtresse de conférences HDR, TRIANGLE, Sciences Po Lyon Rapportrice
  • Christian Le Bart, Professeur des universités, ARÈNES, IEP de Rennes
  • Frédéric Lebaron, Professeur des universités, IDHES, ENS Paris-Saclay Rapporteur
  • Wilfried Lignier, Chargé de recherche HDR, CNRS, CESSP
  • Manuel Schotté, Professeur des universités, CLERSÉ, Université de Lille, Directeur

Partager sur X Partager sur Facebook