Soutenance de thèse de Marion Studer

Soutenance de thèse Axe 3
Bât. SH2, salle des conférences
Évaluer l’économie sociale et solidaire. Socioéconomie des conventions d’évaluation de l’ESS et du marché de l’évaluation de l’impact social

L’évaluation de l’impact social s’impose dans l’économie sociale et solidaire (ESS) depuis le début des années 2010. Dans ce contexte se multiplient les publications et initiatives ayant pour objet de fournir des guides et méthodes « clé en main » d’évaluation de l’impact social. Dans ces guides, la technicité des méthodes d’évaluation écarte les débats sur l’origine de la notion et sur le contexte sociopolitique expliquant la place prééminente qu’elle prend depuis les années 2010. L’évaluation d’impact social y devient une pratique réifiée sans laquelle une organisation ne peut se reconnaître d’utilité sociale et plus largement ne peut se proclamer de l’ESS. La présente thèse opère un pas de côté en posant le principe selon lequel l’évaluation d’impact social ne va pas de soi et s’inscrit dans un contexte sociopolitique et un ensemble d’institutions et de représentations de l’évaluation. Plus précisément, cette thèse s’affilie au cadre de l’économie des conventions. À partir d’une approche abductive combinant une revue de la littérature pluridisciplinaire et la réalisation de deux études de cas, l’une auprès d’acteurs a priori externes à l’ESS (cabinets de conseil à l’évaluation, centres de recherche  d’école  de  commerce,  agences  d’ingénierie) et l’autre au sein d’un projet  regroupant des  têtes  de  réseaux  et  fédérations  représentatives  de  l’ESS, cette thèse identifie deux conventions d’évaluation idéales typiques. Nommées « convention managériale » et « convention délibérative », ces conventions trouvent leur origine dans les transformations socioéconomiques à l’œuvre dans l’ESS depuis les années 1980. Leurs différentes articulations donnent naissance à une multitude de montages composites. Ces montages correspondent à autant de déclinaisons possibles de l’évaluation au sein du marché de l’évaluation d’impact social. Porté par un écosystème d’acteurs externes et représentatifs de l’ESS, la thèse identifie au sein de ce marché un ensemble d’institutions, de réseaux sociaux, de dispositifs matériels ou encore de significations culturelles permettant aussi bien de diffuser les offres et demandes d’évaluation, de favoriser le développement de partenariats au sein du marché, d’authentifier et de qualifier les prestations d’évaluation, que de participer à la création d’une culture de l’évaluation. En cela, la thèse donne à voir différents équipements qui appuient la structuration du marché tout en catalysant son expansion au sein de l’ESS.

 

  • Francesca Petrella, Professeure des Universités, Aix-Marseille Université, rapportrice
  • Michel Renault, Maître de conférences, Université de Rennes 1, rapporteur
  • Corine Eyraud, Maîtresse de conférences, Aix-Marseille Université
  • Nathalie Raulet-Croset, Professeure des Universités, IAE de Paris, Université de Paris 1
  • Richard Sobel, Professeur des Universités, Université de Lille
  • Florence Jany-Catrice, Professeure des Universités, Université de Lille


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