Soutenance de thèse de Perrine Laissus-Benoist
Soutenance de thèseCette thèse vise à questionner ce qui pourrait être définie comme une « bonne » pratique humanitaire, en analysant les notions de performance, d'éthique et de responsabilité dans la promotion de la résilience dans les zones affectées par les conflits, le développement de normes et standards et leurs impacts sur le terrain.
Adoptant d’abord un regard global sur le système humanitaire, elle propose dans un premier temps une analyse de la construction progressive du monde humanitaire, jusqu’à devenir un secteur très professionnalisé qui multiplie les normes. Elle apporte aussi une étude de la pénétration des approches managériales dans ce secteur, en reprenant la théorie de la Performance Totale de Florence Jany-Catrice.
La thèse revient dans un deuxième temps sur l’impact organisationnel et gestionnaire qu’a eu la pénétration des approches évaluatives et comment elles sont devenues des outils à fin purement professionnelle. Elle explique ensuite comment l’apparition de la notion de résilience a pu tenter de réformer l’architecture de ce milieu de l’aide en remettant en question des modalités contractuelles et modélisations de la redevabilité.
Elle étudie enfin la promotion des approches « pro-résilience » en République Centrafricaine déployées depuis la guerre civile de 2013. Après une analyse historique de la structuration du pays, elle interroge comment le laboratoire pilote qu’a été le pays pour ces approches a traduit la théorie en pratique et si cela peut questionner la définition d’une réponse humanitaire « performante ».
Cette thèse repose sur une analyse des documents institutionnels portant sur les programmations pro-résilience, ainsi que sur 6 années de terrain en République Centrafricaine et le recueil de plus de 140 témoignages d’acteurs humanitaires. Elle vise à comparer les engagements théoriques et l’opérationnalisation pratique sur un terrain qui a tenté de dépasser une approche centrée uniquement sur les aléas naturels, pour essayer de comprendre comment les sociétés vivent face aux risques de toute catégorie et comment les acteurs humanitaires peuvent les y aider.
Elle se termine par une prise de hauteur, nous détachant de l’exemple centrafricain pour remettre la focale sur le système humanitaire dans son ensemble et ce qu’il en est, aujourd’hui, de la notion de résilience en humanitaire, et ce qu’elle démontre, ou pas, de la performance de l’aide.
Le jury sera composé de :
- M. Jérôme Ballet, Maître de conférences HDR, Université de Bordeaux, Rapporteur
- M. Bruno Boidin, Professeur des Universités, Université de Lille, Examinateur
- M. Benoît Lallau, Maître de conférences HDR, Sciences Po Lille, Directeur de thèse
- Mme Fabienne Leloup, Professeure ordinaire, Université Catholique de Louvain, Rapporteuse
- Mme Louisa Lombard, Associate Professor, Yale University, Examinatrice
- M. Marc-Antoine Perouse de Montclos, Directeur de Recherche, IRD, Examinateur
Pour assister à la soutenance en présentiel (places limitées) ou en distanciel, merci d’écrire à perrine.benoist[at]gmail.com.
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