Soutenance de thèse en Sciences économiques de Magali Savès

Soutenance de thèse
Bât. SH2, salle des conférences

Démocratisation de l’entreprise et réorientation écologique. Une enquête économique des interdépendances entre gouvernance d’entreprise et investissements écologiques

Cette thèse explore le rôle de la démocratisation d’entreprise dans la réorientation écologique des investissements productifs. Suivant une approche institutionnaliste en socio-économie écologique, nous qualifions d’écologiques les investissements transformant l’appareil productif afin de respecter les limites de la biosphère, entendues comme le produit de délibérations collectives.

Une analyse économétrique montre que l’intégration des salarié·es dans les instances décisionnelles présente une corrélation faible, voire négative avec l’investissement écologique. La présence d’outils de gestion durables, en jouant un rôle de réorientation des représentations et de coordination, atténue cet effet.

Une étude qualitative cherche à mieux saisir ces dynamiques. Elle montre que la démocratisation du pouvoir souverain est essentielle pour garantir une délibération éthique sur la finalité des investissements, et que la participation directe des salarié·es aux décisions de gestion favorise l’écologisation si elle est accompagnée de dispositifs cognitifs, affectifs et politiques dotant les salarié·es de réelles capabilités. Aussi, démocratisation et écologisation apparaissent comme deux processus interdépendants. L'engagement écologique conduit les entreprises à reconsidérer la place des salarié·es dans les processus décisionnels, à élargir leur dêmos et à instaurer des normes de gestion encadrant le pouvoir exécutif. Ce processus de démocratisation renforce à son tour l’investissement écologique.

Ces résultats invitent à enrichir notre représentation de l’entreprise et d’une gouvernance démocratique et écologique, mettant au cœur de la réflexion les notions de commun et de territoire.

Le jury sera composé de : 

  • Julie BASTIANUTTI, Maîtresse de conférences à l’Université de Lille – Co encadrante de thèse
  • Valérie BOISVERT, Professeure à l’Université de Lausanne – Examinatrice
  • Nicolas POSTEL, Professeur à l’Université de Lille – Co directeur de thèse
  • Antoine REBÉRIOUX, Professeur à l’Université Paris Cité – Rapporteur
  • Blanche SEGRESTIN, Professeure à Mines Paris PSL – Rapportrice
  • Richard SOBEL, Professeur à l’Université de Lille – Examinateur