Soutenance de thèse en Sociologie et démographie de Ollibo Arnaud Gouekou (annonce provisoire)
Soutenance de thèseLes petits entrepreneurs de Côte d'Ivoire : modalités d'acquisition du capital culturel incorporé
Cette étude a concerné les petits entrepreneurs de l’économie ivoirienne (entrepreneurs individuels, micro et petits entrepreneurs) et visait deux objectifs majeurs : décrire les formes de capital culturel présentes dans les petites activés économiques et identifier les modalités d’acquisition. Un constat a motivé l’étude : 80 % des PME/TPE font faillite avant 5 années d’existence. Les petits entrepreneurs étudiés ont généralement un niveau d’études bas (en moyenne le primaire) et ont très rarement hérité des activités qu’ils exercent (sauf pour certaines activités exercées de façon communautaire). En revanche, ils possèdent la forme incorporée du capital culturel. Si l’objectif de cette thèse n’était pas nécessairement de découvrir les raisons non économiques de la mortalité élevée ou de la pérennité de certaines petites entreprises (ce qui demanderait une étude plus longue), nous avons surtout découvert qu’il existe différentes modalités d’acquisition du capital culturel incorporé, en fonction des groupes de petits entrepreneurs, du type d’activité, des ressources, canaux et des raisons. Nous avons ainsi pu identifier trois modes d’acquisition. D’abord, il y a la modalité « communautaire », souvent mobilisée par les petits commerçants traditionnels et par les néo-ruraux reconvertis dans l’agriculture. Ces groupes s’appuient sur leur communauté d’origine (groupe d’appartenance) mais aussi sur leur communauté ethnique et religieuse (groupe de référence). Ce choix s’inscrit dans un schéma de reproduction des activités, de monopolisation communautaire (principalement dans le petit commerce traditionnel) et de contrôle des moyens de production et de domination (la ressource foncière par les agriculteurs autochtones). Ensuite, nous avons la modalité de « Réseaux » qui concerne majoritairement le groupe des petits commerçants en ligne et celui des petits artisans. Les ressources qu’ils mobilisent sont la sociabilité en ligne (liens faibles), la proximité (voisinage) et les compétences technologiques. Les raisons de ce choix sont généralement économiques puisqu’ils visent à adapter leurs compétences pratiques (acquises de façon informelles) aux besoins du marché du travail (petits artisans) et s’assurer des revenus par la pratique d’une activité moins contraignante (petit commerce en ligne). Enfin, la modalité « Bifurcation » qui est celle des petits transformateurs de matières premières. Les ressources et canaux qu’ils utilisent sont souvent les bénéfices du parcours professionnel et l’ethos entrepreneurial. Les motivations de reconversion sont généralement liées à l’envie de nouvelle création (innovation), à la conversion économique du capital culturel accumulé et à la saisie d’opportunités rendue possible par le positionnement dans un réseau.
Le jury sera composé de :
- M. Ivan SAINSAULIEU, Professeur des universités, Université de Lille, Direction de thèse
- M. Roch GNABELI, Professeur des universités, Université Félix Houphouet-Boigny d'Abidjan, Rapporteur
- Mme Annie LAMANTHE, Professeure émérite, Aix-Marseille Université, Examinateur
- M. Bruno BOIDIN, Professeur des universités, Université de Lille, Examinateur
- M. Antoine KERNEN, Maître de recherche, Université de Lausanne, Examinateur
- Mme Charlotte VAMPO, Maîtresse de conférences, Université Paris Cité, Invité